Association L'Ange Bleu
A.N.P.I.C.P. (Association Nationale de Prévention et d'Information Concernant la Pédophilie)

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Une association anti-pédophilie dénonce l'inefficacité de la Loppsi

PC Impact, le 15 novembre 2010

Alors que l’examen de la LOPPSI va débuter à l’Assemblée nationale, l’Ange Bleu, association qui lutte contre la pédopornographie, vient de publier un communiqué dénonçant le dispositif en préparation.

Cette association nationale de prévention et d'information concernant la pédophilie, s'oppose tout simplement à cet article, et dit pourquoi : « une disposition inefficace, contreproductive et dangereuse à l'égard de l'exercice démocratique »

Le blocage est inefficace, contreproductif et dangereux

Elle juge l’article 4 sur le blocage inefficace . « Un site filtré une heure pourra sans aucun obstacle migrer vers un nouveau serveur l'heure suivante. Tant que le diffuseur n'aura été arrêté et le contenu détruit, ce dernier restera toujours présent sur la toile. Des techniques permettent de contourner anonymement les filtrages imposés par les autorités, par l'usage par exemple de proxys. De plus, la plupart de ces contenus ne se diffusent plus via des sites internet comme ce fut le cas une décennie plus tôt, mais à travers des réseaux privés, le peer-to-peer ou encore IRC pour ne citer que ces exemples ».

Reléguer aux marges du réseau le trafic pédophile

Le blocage des sites (avec ou sans juge) est tout autant contreproductif. La mesure « ne pourra que renforcer le trafic de la pédopornographie en le reléguant aux marges du réseau, d'où il pourra prospérer ». L’association estime en effet que « les connaissances et outils techniques dont disposent les consommateurs de pédopornographie et leur soucis de confidentialité les conduiront immanquablement à contourner l'obstacle tout en développant leurs échanges à l'abri des regards ». En se focalisant sur le blocage des sites, la LOPPSI ne se préoccupe pas des éléments les plus dangereux, à savoir les diffuseurs. « Ceux-ci sont à l'origine de ces contenus et bien souvent les moins inquiétés par les autorités ».

Enfin, la loi est jugée « dangereuse pour l'exercice démocratique ». Pourquoi ? « Ce ne seront pas les pédocriminels qui se verront inquiétés loin s'en faut, mais le citoyen internaute ». Cette remarque touche aux effets de bord du filtrage qui « ciblera les serveurs ou hébergeurs et non les pages incriminées, faisant courir un risque de surblocages et erreurs en grand nombre, comme le rappellent justement Reporters Sans Frontières, la Quadrature du Net, Mogis et de récentes études ». L’association rappelle par exemple le cas de la pochette de Virgin Killer de Scorptions, dont le blocage de la page se répercuta sur tout Wikipedia outre-Manche. (sur le sublocage, voir cette étude, et même l’étude d’impact insérée dans le projet de loi)

« Avant d'être un "repère de pédophiles" comme on l'entend trop souvent, Internet est avant tout un moyen d'expression utile aux débats démocratiques que nous nous refusons de voir disparaître pour des raisons plus politiques que raisonnées, nous ne souhaitons pas voir s'instaurer en France - et en Europe - un régime tels que ceux que nous connaissons en Chine ou en Iran » exprime cette association qui lutte pourtant contre la pédophilie.

Concentrer les efforts sur la prévention plutôt que sur l'inefficace

L’Ange Bleu recommande ainsi de concentrer les efforts sur l'arrestation des producteurs et diffuseurs, en s’en prenant à la source. « Peut-être serait-il bon de revoir les objectifs de la Révision Générale des Politiques Publiques à la baisse afin de garantir un personnel en nombre suffisant ». L’association demande aussi de revoir le secret bancaire, « afin de remonter les filières économiques alimentant ces réseaux et faciliter le travail des enquêteurs. Nombreuses sont les pistes transitant par le secteur financier. Une réflexion en ce sens devrait par ailleurs être menée plus loin, à l'encontre des places offshores et paradis fiscaux, par lesquels beaucoup de ces flux financiers transitent ».

Surtout, l’Ange Bleu constate que le projet de loi LOPPSI est surtout un amas de mesures coercitives, « là où une réelle prévention pourrait être menée à bien ». Or, logiquement, l’association fait valoir que si une proportion de consommateurs potentiels disparaît « c'est la quasi-totalité de la pédopornographie sur Internet qui disparaîtra ainsi qu'une quantité significative de victimes. La pédopornographie ne constituerait alors plus ce marché attractif pour ceux qui l'exploitent ». Dans l’état, le filtrage va mobiliser des millions d’euros de budget, alors que ses résultats attendus risquent au contraire de renforcer le sentiment d’impunité . « Si le filtrage est pure perte, la prévention est investissement Interrogeons-nous : que vaut la vie des milliers d'enfants victimes ? Cela n'en vaudrait-il pas la peine ? »

Des budgets en baisse, une industrie musicale attentive

En attendant, « à l'annonce des budgets 2011 il est fort à craindre que ces initiatives [préventives] se voient amputées des moyens indispensables à la poursuite de leurs missions. Cet état de fait peut remettre en cause plus de dix ans de travail en faveur de la protection de l'enfance. Cette situation est tout bonnement inimaginable ».

En coulisse, on se souvient que les ayants droit restent très attentifs aux progrés menés en matière de filtrage des sites pédophiles. Le représentant du SNEP nous avait confié : "Moi, la question de la pédophilie un, ne m’étonne pas et deux, m’intéresse forcément parce qu’il va bien falloir que Free nous explique que, si c’est possible pour la pédophilie, c’est peut être possible pour des contenus illégaux de musique même si je ne mets pas les deux choses en rapport !"

© 2010, PC Inpact, Marc Rees - 15 novembre 2010
Source

 


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